samedi 28 septembre 2024

[Tous instruments] Mes chers instruments accompagnateurs

Quand on a une âme d'interprète, on ne se contente pas longtemps de jouer sur des bandes-son extérieure ou les bandes son originales. Assez vite, on a envie d'apporter sa patte à l'ensemble du morceau, à transmettre au public une atmosphère et des émotions plus personnelles. D'abord, on peut utiliser un logiciel comme Band-in-a-Box de la société canadienne PG music. Cela permet déjà d'entrer dans la structure du morceau et de s'intéresser à sa dimension harmonique. Par la suite, on peut aussi apprendre à jouer d'un ou plusieurs instruments "accompagnateurs" : piano et autres claviers, guitares et autres instruments à cordes, percussions diverses et variées (mélodiques ou non), etc. Ici, je vous livre mon expérience avec trois instruments qui me procurent énormément de plaisir : le ukulele, le kalimba et la guitare "boîte à cigares".
1. Le ukulele (standard, baryton, électrique)
Trois tailles pour un accordage : soprano, concert, ténor
Contrairement à ce qui est d'usage pour la voix et les autres instruments, les dénominations "soprano" et "ténor" ne désignent que la taille de l'instrument. Celui-ci se décline en trois tailles (soprano, concert et ténor), mais est toujours accordé (sauf autre choix de la part de l'instrumentiste) en GCEA. Les arguments pouvant faire opter pour telle ou telle taille sont les suivants : 1) La taille des mains et du corps de l'instrumentiste (quand on a de grandes mains, il n'est pas toujours facile de jouer du soprano et on peut se sentir mieux à jouer d'un instrument plus grand), 2) la volonté d'avoir un son très "trad", qui va faire pencher en faveur du soprano, 3) la volonté d'accorder l'instrument avec une corde de sol une octave plus bas que le sol de l'accord traditionnel (accordage "low G" en anglais) ; ce changement est le plus opérant sur un ténor, mais il peut aussi se faire sur un "concert", 4) la volonté d'avoir un son plus rond et plus sonore (le ténor a un son nettement plus plein et sonore que le soprano), 5) la volonté de pouvoir caser son instrument dans une valise ou de l'emporter comme bagage cabine en avion (dans son étui, le soprano ne dépasse pas les 55 cm). Pour ma part, j'ai un faible pour le concert accordé avec une corde de sol plus grave. On a à la fois le son cristallin et une tessiture étendue d'une quarte dans les graves sans rien perdre des aigus.
Le ukulele baryton
Dans ce cas, la dénomination "baryton" désigne bien un instrument nettement plus grand et accordé une quarte plus bas qu'un ténor en low G. Il est donc accordé en DGBE, donc comme les quatre cordes les plus aigues de la guitare "classique" à 6 cordes. Le son est entre le ukulele et la guitare et il peut mieux convenir à la tessiture de certains chanteurs. Pour ma part, j'apprécie de pouvoir jouer des deux en fonction de la facilité des enchaînements (les instruments à cordes n'étant pas mes instruments principaux, je n'ai pas assez de temps à leur consacrer pour devenir un as sur le plan technique"). Si on joue dans un ensemble copmprenant un bassiste, ce ukulele se substitue facilement à la guitare en apportant un son un peu plus "trad".
Le ukulele électrique
Je n'ai pas d'exemple sonore à vous proposer de cet instrument, car je m'en sers exclusivement pour garder des relations harmonieuses avec mes voisins quand je loge dans une résidence où les murs sont en papier cigarette (enfin... presque). Je joue donc au casque avec un petit préampli rechargeable de chez NUX très facile à manipuler et très efficace. Bien amplifié avec de bons effets pour guitare électrique, ce ukulele sonne comme une guitare électrique jouée sans les deux cordes graves. Pour faire des solos de Blues, par exemple, cela peut être très sympa. A condition d'avoir travailler ce type de jeu, bien sûr, car cela exige une certaine virtuosité.
2. Le kalimba (diatonique ou chromatique, avec caisse de résonnance ou table d'harmonie, acoustique ou électro-acoustique)
Le kalimba diatonique : Qu'il propose deux octaves (17 lames) ou deux octaves et demie (21 lames), le kalimba diatonique est un bon instrument pour commencer. S'il est électroacoustique, il permet d'enregistrer des mélodies simples avec les notes de la gamme de do majeur. Contrairement aux harmonicas diatoniques, il ne se décline pas en plusieurs tonalités (sauf commande personnalisée chez un luthier), ce qui en fait un instrument assez limité. Avantage : aucun "buzz" de construction (contrairement à certains kalimba chromatiques sur trois rangées), un son pur et puissant, et ce qu'il soit avec une caisse de résonnance ou une table d'harmonie (personnellement, j'ai un faible pour les tables d'harmonie, mais la version avec caisse de résonnance et sonorisation (pickup) est tout de même bien pratique).
Le kalimba chromatique : Comme tout instrument chromatique, il permet de jouer toutes les mélodies dans toutes les tonalités (même si, comme c'est le cas avec l'harmonica chromatique, certaines tonalités sont plus aisées que d'autres). C'est un instrument complet sur trois octaves quand il dispose de 41 lames (attention, la version à 34 lames n'est pas chromatique dans les graves). Les lames étroites de l'électroacoustique (première photo ci-après) sonnent très bien quand l'instrument est branché, mais sont très peu sonores en utilisation acoustique. Mais la version acoustique avec table de résonnance (seconde photo ci-après) a aussi un désaventage : un "buzz" qui vient un peu gâcher la magnifique sonorité cristaline de l'instrument qui semble dû à un problème de résonnances parasites entre les trois rangées de notes).
Dans les deux cas, c'est un très bel instrument, très sous-estimé. Si sa version traditionnelle africaine était plus percussive et moins mélodique, les kalimbas modernes beaucoup popularisées par les asiatiques sont de vraies merveilles exigeant un travail régulier et méthodique. Quand on est habitué au clavier du piano, on peut être d'abord dérouté par cette répartition des notes où la mélodie comme l'accompagnement sont joués tantôt à gauche tantôt à droite, mais, à force de pratique, le cerveau finit par s'habituer. Certes, il existe aujourd'hui des kalimbas où les notes sont organisées comme sur un piano, mais ils ont également leurs inconvénients (notamment quand on joue des mélodies (ne jouer qu'avec un pouce sur deux est loin d'être pratique). C'est comme avec les harmonicas diatoniques aux accordages alternatifs : on évite une difficulté pour en créer une autre.
3. La guitare boîte à cigares pou cigarbox (3 ou 4 cordes)
C'est mon gros coup de coeur de ces dernières années. L'instrument idéal pour le Blues bien "roots", mais pas que. Il peut aussi donner un côté "médiéval", "exotique" ou "vaporeux" à des compositions relevant de styles très divers. Il se décline en deux versions : un instrument à trois cordes, très simple et intuitif (le seul instrument dont je joue sans partitions), et un instrument à quatre cordes permettant un jeu soit au son plus "plein" (accordage ouvert GDGD) soit à l'harmonie plus "riche".
La guitare "boîte à cigares" (CBG) trois cordes, c'est la liberté totale. Liberté d'accordage (accordages "ouverts" GDG, AEG, etc. ou autres), liberté de taille, de matériaux, de sonorisation (uniquement acoustique ou électro-acoustique avec un micro piezzo, un micro de guitare électrique, un micro de basse... ou une combinaison de deux, voire trois micros différents)... Bref, c'est un instrument fabuleux. Un lieu d'apprentissage en ligne : https://cigarboxguitarmusic.com/ (son fondateur, Jérôme Graille, propose aussi des stages). Un facteur d'instruments passionné et aux tarifs raisonnables : http://cigarboxmusic.fr/ Et pour écouter Jérôme Graille : https://www.youtube.com/@jeromegraille

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

[Tous instruments] Mes chers instruments accompagnateurs

Quand on a une âme d'interprète, on ne se contente pas longtemps de jouer sur des bandes-son extérieure ou les bandes son originales. ...