mardi 22 août 2023

JEU « A L’OREILLE » vs JEU SUR TABLATURES vs JEU SUR PARTITIONS

Il ne devrait pas y avoir d’opposition entre ces trois manières d’accéder à la musique avec son harmonica, et pourtant certains posent des frontières infranchissables… « Si tu ne joues pas à l’oreille, tu n’es pas un vrai musicien », « La partition tue la musique en l’enfermant », « Jouer sur tablatures est infantilisant », « Si tu ne lis pas la musique, tu n’es pas un vrai musicien » … Des avis toujours très nuancés et empreints du respect d’autrui ! Alors que penser ? Et moi, qu'est-ce que j'utilise ? Eh bien, les trois, mon général !
JOUER D’OREILLE C’est une méthode tout à fait valable quand on joue d'un instrument mélodique. On y ajoutera peut-être une grille d'accords, si on veut pouvoir improviser un peu, mais il est parfaitement possible de procéder ainsi. Cependant, cela ne doit pas conduire à l'approximation. Bien souvent, on entend des « covers » de morceaux très connus présentant des écarts par rapport à l’original qui ne sont manifestement pas le fruit d’une créativité débridée (« ouais, je le joue à ma façon), mais plus d’un travail approximatif sur la mélodie. Il ne faut pas hésiter à télécharger et ralentir le morceau pour trouver les notes exactes sur son instrument. Une fois la tonalité du morceau déterminée (et ça, il faut vraiment le faire), on choisira plus facilement le « bon » harmonica pour le jouer. Après, une fois la mélodie trouvée, on pourra bien sûr s’amuser à « broder » et à improviser. Mais le respect de « la base » est essentiel. JOUER SUR TABLATURES Les tablatures sont le moyen que les harmonicistes ne lisant pas les partitions ont imaginé pour noter les mélodies. D'autres instruments disposent de notation du même style (le whistle irlandais et les tablatures pour guitare, par exemple). Cette notation présente quelques inconvénients souvent pointés du doigt : 1) il n'existe pas un système de notation des tablatures mais une bonne dizaine au moins, 2) en principe, cette notation ne propose que la hauteur des notes et non leur longueur, 3) elle est illisible pour les autres instrumentistes. Néanmoins, elle présente aussi quelques gros avantages : 1) elle est très « intuitive », proche de ce que le corps fait, 2) elle permet de comprendre les techniques utilisées sans enfermer le phrasé dans un rythme figé, ce qui est particulièrement utile pour les styles comme le blues, défini par ses fluctuations et sa souplesse, 3) elle peut servir d'aide-mémoire à un harmoniciste qui, sans vouloir dépendre des partitions, se sent mal à l’aise sans aucunes notes écrites (petite mention très perso). JOUER SUR PARTITIONS C’est la notation occidentale (et même presque universelle) depuis des siècles. Élaborée pour noter la musique la pus complexe, elle offre la représentation visuelle des phénomènes sonores la plus précise. Ses seuls inconvénients pour l’harmoniciste découlent de ce qui a été dit précédemment : 1) il faut l’apprendre, ce qui demande un petit peu plus de travail que d’apprendre les conventions simples des tablatures, mais est loin d’être aussi difficile que certains semblent le penser, 2) elle n’est pas forcément la plus adaptée pour apprendre certaines genres musicaux souvent joués à l’harmonica (la musique trad, le blues, bref, tous les genres originellement transmis oralement), 3) elles ne favorisent pas la mémorisation nécessaire au jeu en groupe et peuvent « couper » un peu le musicien de son public en concert. Comme disaient les anciens, « il n’y a que le résultat qui compte ». Alors, bonne musique à tous, avec ou sans partitions !

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