samedi 28 septembre 2024

[Tous instruments] Mes chers instruments accompagnateurs

Quand on a une âme d'interprète, on ne se contente pas longtemps de jouer sur des bandes-son extérieure ou les bandes son originales. Assez vite, on a envie d'apporter sa patte à l'ensemble du morceau, à transmettre au public une atmosphère et des émotions plus personnelles. D'abord, on peut utiliser un logiciel comme Band-in-a-Box de la société canadienne PG music. Cela permet déjà d'entrer dans la structure du morceau et de s'intéresser à sa dimension harmonique. Par la suite, on peut aussi apprendre à jouer d'un ou plusieurs instruments "accompagnateurs" : piano et autres claviers, guitares et autres instruments à cordes, percussions diverses et variées (mélodiques ou non), etc. Ici, je vous livre mon expérience avec trois instruments qui me procurent énormément de plaisir : le ukulele, le kalimba et la guitare "boîte à cigares".
1. Le ukulele (standard, baryton, électrique)
Trois tailles pour un accordage : soprano, concert, ténor
Contrairement à ce qui est d'usage pour la voix et les autres instruments, les dénominations "soprano" et "ténor" ne désignent que la taille de l'instrument. Celui-ci se décline en trois tailles (soprano, concert et ténor), mais est toujours accordé (sauf autre choix de la part de l'instrumentiste) en GCEA. Les arguments pouvant faire opter pour telle ou telle taille sont les suivants : 1) La taille des mains et du corps de l'instrumentiste (quand on a de grandes mains, il n'est pas toujours facile de jouer du soprano et on peut se sentir mieux à jouer d'un instrument plus grand), 2) la volonté d'avoir un son très "trad", qui va faire pencher en faveur du soprano, 3) la volonté d'accorder l'instrument avec une corde de sol une octave plus bas que le sol de l'accord traditionnel (accordage "low G" en anglais) ; ce changement est le plus opérant sur un ténor, mais il peut aussi se faire sur un "concert", 4) la volonté d'avoir un son plus rond et plus sonore (le ténor a un son nettement plus plein et sonore que le soprano), 5) la volonté de pouvoir caser son instrument dans une valise ou de l'emporter comme bagage cabine en avion (dans son étui, le soprano ne dépasse pas les 55 cm). Pour ma part, j'ai un faible pour le concert accordé avec une corde de sol plus grave. On a à la fois le son cristallin et une tessiture étendue d'une quarte dans les graves sans rien perdre des aigus.
Le ukulele baryton
Dans ce cas, la dénomination "baryton" désigne bien un instrument nettement plus grand et accordé une quarte plus bas qu'un ténor en low G. Il est donc accordé en DGBE, donc comme les quatre cordes les plus aigues de la guitare "classique" à 6 cordes. Le son est entre le ukulele et la guitare et il peut mieux convenir à la tessiture de certains chanteurs. Pour ma part, j'apprécie de pouvoir jouer des deux en fonction de la facilité des enchaînements (les instruments à cordes n'étant pas mes instruments principaux, je n'ai pas assez de temps à leur consacrer pour devenir un as sur le plan technique"). Si on joue dans un ensemble copmprenant un bassiste, ce ukulele se substitue facilement à la guitare en apportant un son un peu plus "trad".
Le ukulele électrique
Je n'ai pas d'exemple sonore à vous proposer de cet instrument, car je m'en sers exclusivement pour garder des relations harmonieuses avec mes voisins quand je loge dans une résidence où les murs sont en papier cigarette (enfin... presque). Je joue donc au casque avec un petit préampli rechargeable de chez NUX très facile à manipuler et très efficace. Bien amplifié avec de bons effets pour guitare électrique, ce ukulele sonne comme une guitare électrique jouée sans les deux cordes graves. Pour faire des solos de Blues, par exemple, cela peut être très sympa. A condition d'avoir travailler ce type de jeu, bien sûr, car cela exige une certaine virtuosité.
2. Le kalimba (diatonique ou chromatique, avec caisse de résonnance ou table d'harmonie, acoustique ou électro-acoustique)
Le kalimba diatonique : Qu'il propose deux octaves (17 lames) ou deux octaves et demie (21 lames), le kalimba diatonique est un bon instrument pour commencer. S'il est électroacoustique, il permet d'enregistrer des mélodies simples avec les notes de la gamme de do majeur. Contrairement aux harmonicas diatoniques, il ne se décline pas en plusieurs tonalités (sauf commande personnalisée chez un luthier), ce qui en fait un instrument assez limité. Avantage : aucun "buzz" de construction (contrairement à certains kalimba chromatiques sur trois rangées), un son pur et puissant, et ce qu'il soit avec une caisse de résonnance ou une table d'harmonie (personnellement, j'ai un faible pour les tables d'harmonie, mais la version avec caisse de résonnance et sonorisation (pickup) est tout de même bien pratique).
Le kalimba chromatique : Comme tout instrument chromatique, il permet de jouer toutes les mélodies dans toutes les tonalités (même si, comme c'est le cas avec l'harmonica chromatique, certaines tonalités sont plus aisées que d'autres). C'est un instrument complet sur trois octaves quand il dispose de 41 lames (attention, la version à 34 lames n'est pas chromatique dans les graves). Les lames étroites de l'électroacoustique (première photo ci-après) sonnent très bien quand l'instrument est branché, mais sont très peu sonores en utilisation acoustique. Mais la version acoustique avec table de résonnance (seconde photo ci-après) a aussi un désaventage : un "buzz" qui vient un peu gâcher la magnifique sonorité cristaline de l'instrument qui semble dû à un problème de résonnances parasites entre les trois rangées de notes).
Dans les deux cas, c'est un très bel instrument, très sous-estimé. Si sa version traditionnelle africaine était plus percussive et moins mélodique, les kalimbas modernes beaucoup popularisées par les asiatiques sont de vraies merveilles exigeant un travail régulier et méthodique. Quand on est habitué au clavier du piano, on peut être d'abord dérouté par cette répartition des notes où la mélodie comme l'accompagnement sont joués tantôt à gauche tantôt à droite, mais, à force de pratique, le cerveau finit par s'habituer. Certes, il existe aujourd'hui des kalimbas où les notes sont organisées comme sur un piano, mais ils ont également leurs inconvénients (notamment quand on joue des mélodies (ne jouer qu'avec un pouce sur deux est loin d'être pratique). C'est comme avec les harmonicas diatoniques aux accordages alternatifs : on évite une difficulté pour en créer une autre.
3. La guitare boîte à cigares pou cigarbox (3 ou 4 cordes)
C'est mon gros coup de coeur de ces dernières années. L'instrument idéal pour le Blues bien "roots", mais pas que. Il peut aussi donner un côté "médiéval", "exotique" ou "vaporeux" à des compositions relevant de styles très divers. Il se décline en deux versions : un instrument à trois cordes, très simple et intuitif (le seul instrument dont je joue sans partitions), et un instrument à quatre cordes permettant un jeu soit au son plus "plein" (accordage ouvert GDGD) soit à l'harmonie plus "riche".
La guitare "boîte à cigares" (CBG) trois cordes, c'est la liberté totale. Liberté d'accordage (accordages "ouverts" GDG, AEG, etc. ou autres), liberté de taille, de matériaux, de sonorisation (uniquement acoustique ou électro-acoustique avec un micro piezzo, un micro de guitare électrique, un micro de basse... ou une combinaison de deux, voire trois micros différents)... Bref, c'est un instrument fabuleux. Un lieu d'apprentissage en ligne : https://cigarboxguitarmusic.com/ (son fondateur, Jérôme Graille, propose aussi des stages). Un facteur d'instruments passionné et aux tarifs raisonnables : http://cigarboxmusic.fr/ Et pour écouter Jérôme Graille : https://www.youtube.com/@jeromegraille

dimanche 4 août 2024

[Trompette, cornet] Choix du matériel sur l'enregistrement de La Califfa (3 essais et 3 conclusions)

Ah, les vacances ! L'occasion de sortir un peu de sa zone de confort, d'enregistrer avec un matériel un peu différent, de faire de nouveaux essais... Les quelques enregistrements réalisés ces derniers jours autour de La Califfa d'Ennio Morricone m'ont donné l'envie de partager un petit retour d'expérience(s).
Après un premier essai sur une très belle bande-son orchestrale qui s'est avérée payante et hors budget pour l'utilisation que je souhaitais en faire (50 USD), j'ai décidé d'utiliser l'accompagnement piano mis généreusement à disposition par la chaîne YouTube Karaoke piano Bunny (merci) ! Je l'ai écourté pour ne conserver que la mélodie exposée deux fois : une fois à jouée assez doucement et de manière très classique et une seconde fois jouée plus fort et avec deux variations mélodiques expressives. Ce sera déjà assez difficile de maintenir le son et la concentration pendant presque deux minutes. ;) Côté matériel, j'ai utilisé le micro LD WS 1000MW, un micro que l'on fixe sur le pavillon de l'instrument à l'aide d'un pince et branché directement sur la carte son en alimentation phantom 48 V). Après quelques essais, l'embouchure choisie et mon embouchure habituelle ces derniers temps : une Bach 3CW (la même que pour la trompette). Comme vous pouvez l'entendre, le résultat est... bizarre. Ce n'est pas désagréable à écouter, mais ce n'est pas du tout le son qui sort de mon instrument. Le son semble étouffé, amorti, on a presque l'impression que je joue d'un autre instrument ou que j'utilise une sorte de sourdine. Dommage, car c'était très confortable à utiliser et me laissait libre de mes mouvements, ce qui est toujours appréciable.
Alors, tant pis ! J'ai repris mon micro de vacances, un Audiotechnica Mb2 d'un très bon rapport qualité-prix, mais malgré tout inférieur au Shure SM58 que j'utilise habituellement. Le résultat est beaucoup plus réaliste, on entend enfin que je joue du cornet, mais je trouve trop brillant et surtout trop "fin" pour ce que je souhaiterais (il y a trop de fréquences aigues, pas assez d'harmoniques).
Je ne cherche même pas à régler l'équalisation, je recommence en changeant d'embouchure. Cette fois, j'utilise mon embouchure préférée pour le cornet, la Denis Wick 4. Le rendu me paraît bien meilleur, le mieux que je puisse obtenir compte tenu de mon niveau de jeu actuel.
Conclusions : 1) le micro à pince n'est pas adapté les enregistrements, mais il est bien pratique pour jouer en direct. Alors, avec une embouchure brillante, il peut sans doute faire l'affaire pour un jeu en groupe ; 2) un enregistrement est le fruit d'une rencontre entre un micro et une embouchure, la différence de son est flagrante ; 3) le son est aussi une question de goût : les essais 3 et 4 sont concluants, c'est juste que je préfère le son du dernier essai.

dimanche 30 juin 2024

[Trompette, cornet, bugle] Les 12 premiers morceaux avec accompagnements (II)

7. Frank Sinatra, Strangers in the night
Version avec les trois instruments.
Version pour trompette.
8. Giuseppe Verdi, Grand March
9. Black Orpheus
10. Eduardo di Capua: O, Sole mio
11. Astor Piazzolla, Oblivion
12. Et un morceau à jouer a cappella (finalement, c'est comme ça qu'il sonne le mieux): le thème composé pour la série "Maigret" (avec Bruno Cremer dans le rôle titre).
C'est avec ce morceau que j'ai entamé ma nouvelle histoire d'amour avec le bugle :

mercredi 14 février 2024

[Trompette] Les sourdines d'entraînement (et autres sourdines permettant d'atténuer le volume sonore de la trompette)

Plus encore que la majorité des autres instruments, les cuivres sont des instruments très "physiques", exigeant une pratique quotidienne. Or, si vous vivez (au moins quelques jours par semaine) dans un logement où seuls des murs en papier (ou presque) vous séparent de vos voisins, si vous vivez dans un espace restreint ou si vous voyagez souvent, cela peut être difficile de s'entraîner régulièrement sans importuner les gens autour de soi. La bonne nouvelle est que ces instruments au volume sonore très conséquent peuvent, contrairement aux bois, voir leur son considérablement assourdi par l'utilisation de sourdines, de dispositifs placés dans le pavillon des cuivres pour atténuer la résonnance. Mais quelles sont les différentes sourdines permettant de s'entraîner sans perdre la motivation (en gardant une justesse et un niveau de contre-pression correct) et sans déranger son entourage ? Réponse en vidéo. Comme vous pourrez le voir, je conseille quatre sourdines en fonction de ce qui est prioritaire (le confort de l'entourage ou votre propre confort de jeu). Petite précision : je ne joue de la trompette que depuis 15 mois, mais il me semble que je suis tout aussi légitime qu'un(e) autre pour aborder cette problématique à laquelle tout joueur peut être confronté dès sa première semaine d'apprentissage. Malgré mon niveau de jeu encore faible, je pense avoir réussi à bien jouer de la même manière (avec le même volume sonore) à chaque prise, l'essai devrait donc être concluant.
1. La sourdine "sshh" de chez "sshhmute.com" (prix : environ 50 EUR en 2024). Pour trompette ou cornet, conçue par le trompettiste néo-zélandais Trevor Bremner, c'est le meilleur rapport qualité-prix. Facile à ranger dans un étui de trompette avec poche latérale ou avec un espace de rangement intérieur, elle est très facile à utiliser et très légère.
2. La sourdine "cup" de chez Denis Wick (prix : environ 50 EUR en 2024). C'est la plus polyvalente, mais elle amortit beaucoup moins le son que la sourdine précédente. En fait, elle amortit surtout la résonnance, ce qui peut suffire quand on ne veut pas déranger des personnes à l'étage supérieur ou inférieur d'une maison, par exemple. L'avantage quand on n'amortit pas trop le son, c'est qu'on peut encore corriger sa qualité. On entend parfaitement si le timbre est le bon ou non. Si on enlève la cup, on obtient une sourdine droite (sèche). Pas top, mais correcte. En réglant la cup un peu à mi-parcours, on obtient un son très sympa pour jouer du jazz. Bref, si on ne devait avoir qu'une sourdine, ce serait probablement celle-là qui remporterait mon suffrage.
3. La sourdine "Silent brass SB7X" de chez Yamaha (prix : environ 250 EUR en 2024). Achetée avec le système électronique développé pour l'accompagner, c'est un luxe (environ 250 EUR en 240), mais c'est une excellente sourdine d'entraînement permettant d'entendre sa sonorité dans des écouteurs et même d'envoyer dans ces derniers une piste d'accompagnement. Pour l'entourage, le son est presque aussi assourdi qu'avec la sourdine "Sshh", mais pour le joueur, c'est presque comme s'il jouait sans sourdine (la différence réside dans la contre-pression qui, sans être trop gênante, est néanmoins bien présente).
4. La sourdine "Extending tube" de chez Denis Wick (prix : environ 50 EUR en 2024). Un peu comme la "cup", mais avec un son plus "profond", très agréable à écouter. Un peu un intermédiaire entre la sourdine d'entraînement et la sourdine droite (sèche). Pour obtenir ce son, il faut ôter le tube central.
Crédits photos : toutes les photos proviennent des sites des fabricants.

lundi 9 octobre 2023

[Trompette, cornet, bugle] Premières impressions concernant mes trois "petits cuivres"

Ma curiosité me perdra (financièrement surtout) : je voulais essayer les trois petits cuivres généralement maîtrisés par les trompettistes (la trompette, le cornet et le bugle), et c'est ce que j'ai fait ces derniers mois. Voici mes premières impressions illustrées en photos et en vidéo.
1. La trompette (Yamaha YTR-2230 vernie, achat en magasin de musique, environ 500 EUR) : C'est l'instrument à partir duquel j'ai découvert les deux autres. Sa brillance éclatante ne m'est pas apparue immédiatement, car c'est par rapport à la flûte traversière un instrument aux sonorités plus profondes et dont la tessiture descend jusqu'au fa dièse en dessous de la portée de clé de sol (un demi-ton plus bas qu'une flûte alto en sol). Par rapport au "high whistle", à l'harmonica chromatique 12 trous, à la flûte traversière et à la majorité des flûtes traversières chinoises, la trompette surprend par sa puissance, mais aussi par la rondeur de son son. Tout est relatif !
2. Le cornet (Yamaha YCR-2330SIII, modèle argenté, achat "B-stock", environ 700 EUR) : J'avais comme idée préconçue qu'il s'agissait d'une petite trompette, le plus souvent pour jeunes trompettistes. Ce n'est pas du tout le cas, c'est un instrument à part entière et c'est un gros coup de coeur ! Quel instrument exceptionnel ! Pour le faire sonner au mieux, il faut le doter d'une embouchure qui ne le transforme pas en "mini-trompette" (cuvette trop peu profonde), une véritable embouchure de cornet permettant à toutes les harmoniques de sonner correctement. Naturellement, l'utilisation d'une telle embouchure n'est pas aisée pour un joueur de niveau élémentaire, mais le son est si beau qu'il entretient la motivation. Un instrument de petite taille, mais pas trop. Un son rond, mais ne manquant pas de brillance. Bref, une merveille ! Seul petit bémol : l'eau s'évacue un peu moins facilement du fait de l'enroulement plus resserré du tuyau.
3. Le bugle (Couesnon de 1910 restauré, laiton brut, modèle inconnu, achat sur Le Bon Coin, environ 350 EUR) : Je m'attendais à un instrument difficile à jouer (embouchure plus "profonde", instrument plus grand), et ce n'est pas le cas. Je m'attendais à un instrument un peu faux, et ce n'est pas le cas (l'ajustement des notes est non seulement possible mais relativement aisé). Je m'attendais à un son velouté, et oui, c'est le cas, mais il manque un tout petit peu de brillance à mon bonheur. Par moment, nous sommes plus près du son du saxophone ou des bois que du son d'un cuivre. Mais le confort de jeu est incroyable. L'instrument et léger et bien étanche, un vrai bonheur (et une très agréable surprise si on considère que l'instrument est plus que centenaire).
Pour le son, une démonstration valant toujours mieux que de grands discours, voici un morceau joué successivement avec les trois instruments :
La différence de son parle d'elle-même (et impossible pour moi de dire quel son me plaît le plus). Le cornet apparaît commme l'instrument "tous terrains", celui que je choisirais si je ne devais en choisir un seul. En revanche, j'emporterai plusieurs embouchures : une Denis Wick 4 pour la majorité des morceaux, une Denis Wick 2 pour les morceaux plus doux et une Denis Wick 3B pour les morceaux plus vifs ou exigeant plus d'endurance.
Bonus - La trompette de poche (modèle Classic Cantabile TT-500, achat d'un instrument "B-stock" + réparation : environ 170 EUR) : ce petit cuivre acquis pour m'accompagner dans mes voyages est le plus difficile à jouer. Peu d'espace pour les mains, pas de 3e coulisse pour ajuster le do dièse et le ré et des pistons qu'il a fallu faire poncer/régler chez un spécialiste pour que l'instrument soit jouables (les pistons ne remontaient pas correctement). Et pourtant, je ne regrette pas mon achat. L'instrument est vraiment petit et on peut bien travailler la flexibilité dessus avec son embouchure préférée. Avec son grand pavillon, mon modèle peut être utilisé avec une sourdine pour trompette "normale", ce qui est important quand on voyage. Par contre, bien que le son soit tout à fait acceptable, je ne m'imagine pas jouer dans un orchestre avec, c'est certain. Trop de risques de faussetés (du moins pour le moment).

jeudi 21 septembre 2023

[Harmonica diatonique] Les harmonicas de Raymond Brodur

Avoir un bon instrument, un instrument dans lequel on peut avoir confiance, c'est l'une des conditions nécessaires à un apprentissage réussi. Alors pourquoi ne pas acquérir dès le départ un harmonica Brodur en do, accordage Richter, pour bien commenceer ? Harmonicas à sommier en bois, tout en bois ou même en ivoire de mammouth, harmonica arrondis, façon Golden melody, ou rectangulaires, façon Crossover, harmonicas en ébène, bois d'amourette, citronnier de Ceylan ou autre bois précieux, tous les harmonicas Brodur - qui prennent pour base les plaques de deux modèles de chez Hohner - sont des instruments d'exception très étanches et confortables à jouer. Impossible de ne pas tomber sur leur charme ! Je vais vous en montrer quelques-uns. Si vous êtes intéressé(e), n'hésitez pas à contacter Raymond Brodur sur son site : http://www.brodur.com/ C'est un homme passionné et charmant qui se fera un plaisir de définir avec vous l'harmonica qui vous correspond le mieux. Et, si vous le souhaitez, il vous proposera un pré-réglage standard assez polyvalent.
Le Discret et le Route 66, des harmonicas aux capots métal d'origine recouverts d'une épaisse couche de laque blanche et au sommier (peigne) en cocobolo ou en ébène. C'est un modèle au son beaucoup plus rond que les harmonicas d'usine, très agréable à jouer, avec un excellent rapport qualité-prix. L'indispensable de mon sac à main !
"Série 1", harmonica à sommier arrondi façon Golden melody, mais avec des capots en bois coupés au ras des plaque, "Série 1 bis", harmonica à sommier et capots coupés au ras des plaques, mais avec un extension sur le côté droit, "Série 2", harmonica aux sommiers et capots coupés au ras des plaques (plaques de Crossover), "Top classic", harmonica à la forme similaire à celle du Golden Melody de chez Hohner (mon modèle préféré, en photo ci-après).
Deux modèles particuliers :
Le modèle "Harp Explorer" est le plus fin des harmonicas Brodur, il a été optimisé dans ce but. C'est un excellent instrument pour développer un jeu fin, riche en altérations et en overnotes.
Le modèle "Petit Diable" est précisément l'inverse : plus étroit (les capots ne dépassent pas la largeur des plaques), mais plus épais, il est optimisé pour le jeu en "tongue blocking", que ce soit pour développer un jeu "Blues" riche ou jouer de la musique traditionnelle ou folk.

dimanche 10 septembre 2023

FLÛTES VS. HARMONICA VS. CUIVRES - L’obtention des notes et la justesse

Je ne me rappelle plus bien comment j’ai découvert la flûte. À bec, d’abord, quand j’avais sept ans, puis traversière, quelques années plus tard, quand je suis entrée au collège et au Conservatoire Francis Poulenc du XVIe arrondissement de Paris dans la classe du merveilleux Stéphane Limonaire. Bienveillant, amoureux de son instrument et très engagé tant dans sa carrière de flûtiste à l’Opéra de Paris que dans son activité de transmission. Tout ce que je sais, c’est qu’à l’âge de quinze ans, c’était devenu naturel : jouer de la musique, pour moi, cela passait forcément par la vibration de l’air, par le souffle. Et les tentatives récentes de me mettre à d’autres types d’instruments (piano et guitare, notamment) n’ont fait que confirmer ce sentiment : s’exprimer est pour moi intimement lié avec le souffle vital, la respiration.
Les flûtes
Pour jouer juste toute la gamme chromatique, la flûte traversière occidentale « moderne » est l’aérophone parfait : dotée de clés depuis le XIXe siècle, elle permet de jouer facilement et à un volume relativement équivalent l’ensemble des notes sur trois octaves (en gros, du C4 au C8). La sonorité est uniforme sur toute la tessiture. Naturellement, il y a des tonalités où les doigtés sont plus difficiles à enchaîner, mais en théorie, tout est jouable.
Quand on se lance dans la découverte des flûtes exigeant le recours à des trous « semi-bouchés », comme la flûte à bec, et surtout les flûtes plus « folkloriques » tels que la flûte irlandaise sans clés et les flûtes orientales, on se rend compte de ce que la flûte traversière occidentale doit à Theobald Böhm. Ces derniers instruments ne permettent pas un jeu véritablement chromatique. Les Chinois assument même leur nature diatonique en en fabriquant dans toutes les tonalités. On change donc de flûte en fonction de la tonalité jouée. Quand on joue de la flûte, la hauteur est « préprogrammée » par la position des doigts des deux mains. De légères variations de hauteur sont possibles en variant le flux d’air ou, quand la flûte n’a pas de clé, en ne bouchant que partiellement certains trous, mais dans l’ensemble, il n’y a pas besoin de « penser » la note pour qu’elle soit juste.
Les harmonicas
En théorie, on retrouve cette même opposition entre l’harmonica chromatique (l’équivalent de la flûte traversière occidentale moderne de par sa tessiture comme de sa capacité à jouer dans toutes les tonalités avec un son et un volume relativement constants) et l’harmonica diatonique (l’équivalent des flûtes chinoises appelées « dizi » qui existent dans toutes les tonalités). La différence est que, depuis la découverte des techniques de jeu avancées à l’harmonica diatonique, ce dernier peut être joué de manière totalement ou partiellement chromatique, suivant le choix de l’instrumentiste (je reviendrai sur cette question dans un autre article). Dans le cas de l’harmonica chromatique, la justesse des notes dépend de l’accordage des lames, mais elle est ensuite déterminée par la place de la bouche de l’instrumentiste devant l’un des 12/14/16 trous et par le sens du flux d’air (aspiration ou expiration). Quand on joue de l’harmonica diatonique, s’ajoute la position de la langue, voire de l’ensemble de la cavité buccale, qui permet d’obtenir la moitié des notes, les notes qui ne sont pas présentes naturellement dans la construction physique de l’instrument.
Les "petits" cuivres
Et les cuivres dans tout cela ? Depuis qu’elle est dotée de piston, la trompette est bien un instrument chromatique d’une tessiture variable suivant la maîtrise de l’instrumentiste (la tessiture habituelle d’un joueur expérimenté est du F#3 au D6). Cependant, comme à chaque note ne correspond pas seulement une combinaison de pistons (seules 7 combinaisons différentes sont possibles) mais aussi la pression de l’air, la tension des lèvres et des muscles autour de la bouche (ce que l’on appelle le « masque »), il faut véritablement penser chaque note pour la jouer juste. Si la note est fausse dans la tête (par exemple, on croit que la note est un fa naturel au lieu d’un fa dièse), la note produite par le doigté du fa dièse sera entre le fa naturel et le fa dièse (et même plus proche du fa naturel que du fa dièse). Il y a donc indéniablement un travail de justesse à fournir.

[Tous instruments] Mes chers instruments accompagnateurs

Quand on a une âme d'interprète, on ne se contente pas longtemps de jouer sur des bandes-son extérieure ou les bandes son originales. ...